Le géant américain Apple a lancé, mardi dernier, un nouvel outil pour montrer combien de personnes dans une région donnée réduisent leurs mouvements en plein milieu de l’épidémie de coronavirus.
Cet outil rassemble des données des utilisateurs d’Apple Maps, de façon anonyme, afin de suivre les mouvements des citoyens et leurs tendances. Dans le même esprit, Google et Facebook ont fait de même.
Pour Google, le concept est le même que celui de l’Apple Maps puisque celui-ci récolte les données Android liés à Google Maps pour suivre les mouvements alors que Facebook a développé un outil qu’il ne met à la disposition que des agences de santé et qui va même un peu plus loin grâce aux données récoltées.
La distanciation social respectée?
Au delà de voir si le confinement est respecté, ces 3 outils permettent aux utilisateurs de voir les tendances au niveau des déplacements des citoyens que ce soit à pied, en voiture ou encore dans les transports en communs.


Alors que dans plusieurs pays les déplacements ne sont autorisées que pour des cas de force majeure (aller à l’épicier ou à l’hôpital), les outils développés par Apple, contrairement à Google et Facebook, permet de voir si la distanciation sociale est respectée entre les différents utilisateurs.
La philosophie derrière ces technologies, mises en avant par Google, Facebook et Apple est a peu près la même: permettre aux autorités de mieux se préparer au flux de personnes potentiellement malades avant qu’ils ne submergent les systèmes de santé locaux.
Se préparer au pire
Si ces outils permettent aux autorités de mieux se préparer, elles offrent aussi certaines indications sur les tendances géographiques liées au Covid-19. Par exemple, Facebook offre aux autorités sanitaires des différents pays des cartes de “la probabilité que des personnes dans une zone entrent en contact avec des personnes dans une autre, aidant à éclairer où les cas COVID-19 peuvent apparaître ensuite”, grâce aux mouvements de personnes en fonction du suivi de l’emplacement sur les appareils mobiles.

Mieux encore, Facebook fournit également des données sur les tendances de l’amplitude des mouvements, qui indiquent si les gens restent à la maison et respectent les ordres de confinement, tout en fournissant des cartes basées sur la “connectivité sociale”.

Celles-ci mettent en évidence le nombre de personnes dans chaque région qui sont connectées à d’autres dans leur voisinage local, ce qui pourrait entraîner une propagation plus rapide de la maladie en raison de l’engagement social, mais le fait également à un niveau international en mettant en exergue”les amitiés entre les différents pays, ce qui peut aider les épidémiologistes à prévoir la probabilité de propagation de la maladie, ainsi que les endroits où les régions les plus touchées par le COVID-19 pourraient demander de l’aide”. C’est donc là tout un travail de prédiction qui est fait par le géant américain grâce à l’intelligence artificielle.
Un coup d’avance sur le virus
Les informations récoltées par ces différentes technologies pourraient fournir aux autorités sanitaires une longueur d’avance non négligeable sur les flambées et augmentations potentielles des cas de Covid-19.

En effet, dans les jours et semaines à venir avec le premier pic dépassé dans la plupart des pays et un assouplissement progressif des restrictions de mouvement, les autorités sanitaires pourront garder un œil sur les nouveaux cas de propagation du virus, ce qui pourrait aider à éviter de nouvelles mesures de confinement tout en répondant rapidement aux menaces.
Bientôt la possibilité d’être notifiés que vous êtes en présence d’une personne atteinte par le Covid-19
Deux de ces trois géants du numérique, Apple et Google lanceront bientôt – la date de lancement est prévue pour le 28 avril- une nouvelle technologie qui utilisera le Bluetooth sur les smartphones pour alerter les gens lorsqu’ils sont en contact avec quelqu’un malade du Covid-19.
C’est ainsi qu’ils ont annoncé le lancement de la première version de leur API, basée sur la technologie Bluetooth, pour pouvoir tracer des personnes afin de savoir si elles ont été en contact avec une personne atteinte du Covid-19 ou non. Cette technologie, qui permettra exceptionnellement aux smartphones dotés des systèmes Android et iOS de communiquer entre eux, fait cependant l’objet de nombreuses certaines craintes, comme par exemple en France où le gouvernement a affirmé qu’il n’utilisera pas cette plateforme mais développera une solution nationale.
Tous surveillés?
Si ces outils offrent, à n’en pas douter, des avantages importants dans la lutte contre le Covid-19, leur mauvaise utilisation par les autorités entretient une certaine crainte parmi de nombreux citoyens notamment à cause de l’utilisation de leurs données personnelles sans leur consentement.
Grâce aux données de localisation, plusieurs pays ont pu limiter l’impact du virus comme par exemple en Chine, en Russie ou encore à Taïwan, où les personnes atteintes de Covid-19 sont suivies en temps réel. Le revers de la médaille, c’est que ces applications alertent les autorités lorsque ces personnes tentent de quitter leur maison ou d’éteindre leur téléphone, ce qui a été jugé par beaucoup de monde comme une atteinte aux droits des personnes et créé de sérieuses angoisses sur l’usage à venir de telles technologies pour surveiller ou limiter les déplacements des personnes. Surtout lorsque l’on sait que les données de géolocalisation ne sont qu’une infime partie des informations que les autorités étatiques pourraient récolter de ces géants du numérique.
Cependant, Facebook, Google et Apple affirment que les données de géolocalisation utilisées jusqu’ici dans leurs cartographies face au Covid-19 sont “anonymisées” et agrégées rendant impossible à toute entité l’identification personnelle d’une personne à travers les informations fournies.