On en a tous rêvé! Que de cartoons, dessins animés, films ou séries où l'on voit des voitures, volantes, intelligentes traverser les cieux, zigzaguant parmi les gratte-ciels.
Et si ce rêve devenait bientôt réalité?
Depuis plusieurs années, plusieurs entreprises ont tenté de créer des voitures volantes. Si certaines y sont parvenues, c'est peut-être ce que vient de réaliser l'entreprise nippone SkyDrive qui représente une avancée majeure dans ce domaine.
Une voiture volante oui, mais avec pilote
Ce que vient de réaliser la firme japonaise peut représenter une avancée majeure dans la création des voitures volantes. En effet, pour la première fois, une entreprise a réussi à faire "voler" une voiture avec un pilote à son bord. Mais l'avancée réside surtout dans le fait que c'est le pilote lui-même qui a réussi à faire "voler" le véhicule car comme l'explique le PDG de SkyDrive: "sur une centaine de projets de voitures volantes, plus ou moins 10 entreprises seulement ont réussi à en faire voler une avec une personne à bord".
Cependant, ne nous enflammons pas: la voiture a pu se soulever de quelques centimètres seulement au dessus du sol mais offre de belles promesses puisqu'elle peut réaliser de courtes distances de plusieurs pâtés de maisons et offre surtout une sécurité à toute épreuve puisque la voiture peut continuer de voler en cas de panne d'une hélice ou d'un moteur: "Le niveau de sécurité de notre première voiture était faible, mais lors de la fabrication d’une voiture volante qu’un humain peut piloter, nous nous sommes assurés que la sécurité était optimale" a assuré son PDG.
D'après la firme, dans une dizaine d'années, la fiction pourrait devenir réalité et les voitures volantes pourraient être commercialisées au Japon.
Pas une première, ni une dernière
Si SkyDrive a trusté la Une des médias internationaux depuis le début du mois, ce n'est pas la première fois que des entreprises tentent ce pari fou.
En 2016, le patron de Google Larry Page avait investi 100 millions de dollars dans Zee.Aero, une startup qu'il a lui même fondé en secret en 2010, à travers, Ilan Kroo, un ancien chercheur de la NASA, pour développer une voiture volante et déposant un brevet dans ce sens. Avec une équipe formée d'anciens de Stanford, de Tesla et de la Nasa, la startup ambitionnait de lancer rapidement cette voiture volante, mais depuis, plus rien n'a filtré excepté quelques rares photos du prototype.
Mais Larry Page a également investi dans une autre Startup qui ambitionne de faire voler les voitures et qui a plus ou moins réussi son premier pari. Il s'agit de la startup Kitty Hawk.
Si la voiture volante de Kitty Hawk vole et offre de belle promesses, il n'en demeure pas moins qu'elle reste faillible, notamment au niveau de l'aérodynamisme et de la sécurité.
Bien que bien avancée dans son prototypage, Kitty Hawk's n'est pas la seule à tenter de percer dans ce juteux marché. Pas moins d'une dizaine d'entreprises et de startups s'y sont engouffrées avec des modèles plus ou moins différents.
C'est le cas de la Martin Aircraft of New Zealand, qui a fait plusieurs essais déjà concluants depuis 2008 avec sa Martin JetPack P-12, un véhicule -et non une voiture- volant capable de parcourir 51 km, d'aller jusqu'à 74 km/h et de monter jusqu'à 760 mètres au dessus du sol, mais la société a abandonné son projet en 2016 et a fermé ses portes en 2019.
D'autres grands acteur du monde automobile et du monde de l'aviation sont également dans la danse à l'instar de Terrafugia et Pal-V dont les prototypages sont bien avancés, mais également de Porsche et Boeing qui se sont alliés pour développer une voiture volante. Enfin, Hyundai a lancé en 2019 son département "voitures volantes" en engageant des ex de la NASA.
Aux côtés des acteurs "classiques" du marché à l'instar d'entreprises américaines, japonaises ou chinoises, d'autres pays ont investi massivement dans ce concept de voitures volantes.
C'est le cas notamment de la Slovaquie, qui développe son AeroMobil, une voiture volante construite par la société slovaque du même nom et soutenue par l'Etat slovaque.
Mix entre avion ultra-léger et véhicule routier, l'AeroMobil, engin de 6 mètres de long avec ailes rétractables, peut supporter 2 personnes, traverser 700 kilomètres avec une vitesse de pointe de 200 km/h.
Lancée en 1990 la version 0 a depuis évoluée au fil des années pour arriver en 2014 à la version 3.0 qui a permis à la firme d'effectuer son premier vol test. Depuis, les vols tests continuent pour la firme en attendant d'avoir enfin un produit final capable d'être commercialisé au prix de voitures de luxe. La version 5.0 présentée en 2018 est toujours en cours de construction.
Quel cadre juridique pour les voitures volantes?
Avion ou voiture? Contrôle aérien ou contrôle routier? Permis de voiture ou permis d'avion? Le développement de voitures volantes pose aujourd'hui une question de plus grande ampleur: comment légiférer là-dessus?
Si nous sommes encore loin de modèles commercialisés, il n'en demeure pas moins, qu'une commercialisation pourrait avoir lieu très rapidement aux États-Unis, où l'État du New Hampshire a décidé de prendre les devants en accueillant dans son état 2 entreprises, Terrafugia et Pal-V, aux prototypages bien avancés afin de conclure des tests avant commercialisation.
Mais plus encore, l'État du New Hampshire a décidé de légiférer sur les voitures volantes et a adopté au mois d'août dernier une loi sur la circulation de ces voitures. Une commission a également été créée pour "mettre en place un cadre légal pour les inspections, les accidents ou encore les immatriculations".
"Toutes les voitures volantes seront tenues de décoller et d’atterrir sur une piste d’atterrissage appropriée – et il leur sera interdit de décoller et d’atterrir à partir d’une voie publique, sauf en cas d’urgence" annonce par exemple le texte de loi adopté au New Hampshire.
En Europe aussi, les dirigeants commencent à s'intéresser au volet juridique de ces voitures hybrides. C'est le cas notamment de l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA), organisme spécialisé rattaché à l'Union Européenne, qui a fourni aux dirigeants européens une mouture contenant des spécificités techniques que pourraient avoir les prochaines voitures volantes, afin d'en faire une loi.
Ainsi, selon l'AESA, ces voitures devront être "hybrides ou électriques à décollage vertical", avoir un poids maximum de 3175 kg et transporter 9 personnes au maximum. Deux types de voitures volantes seront autorisées: celles pour le transport personnel et les "taxis volants" qui ne seront autorisés à voler qu'au dessus des villes pour du transport urbain.
Si dans plusieurs pays, les choses semblent avancer rapidement, il ne serait pas étonnant de voir des voitures volantes rapidement en circulation. Certaines sources évoquent que l'entreprise néerlandaise PAL-V réussirait à mettre en circulation l'un de ses modèles pour 2021 poussant le législateur européen à s'attarder au plus vite sur cette question.
Pendant ce temps là, ce marché -qui va de la construction, à l'assemblage, en passant par les pièces de rechange- est occulté en Tunisie, sans compter qu'à ce jour l'usage de drones est interdit (exception faite de certains domaines encore soumis à autorisation, avec des règles extrêmement restrictives). Ici, la voiture volante ne sera pas pour demain.