La Tunisie regorge de développeurs de talent, on le savait déjà. Mais être au même niveau que les Etats-Unis (382 millions d'habitants) et que l'Inde (1 milliard 353 millions d'habitants) pour un pays de 11 millions d'habitants est sans doute une preuve de la réelle richesse sur laquelle le pays peut être bâti pour l'avenir.
Dans un communiqué publié le 19 novembre dernier, Facebook est revenu sur le 10ème anniversaire de son "Bug Bounty Program", un programme mis en place il y a 10 ans, faisant appel à des développeurs externes pour aider à améliorer la sécurité et la confidentialité des produits et systèmes Facebook en signalant les failles de sécurité potentielles, en l'échange de primes.
Et force est de constater que les développeurs tunisiens ont eu un réel impact sur le géant américain puisque cette année, ils font partie du top 3 des développeurs ayant obtenu le plus de "primes" pour les failles découvertes, aux côtés des développeurs américains et indiens. Mieux encore, certains de ces profils ont rejoint les équipes de sécurité et d’ingénierie de Facebook.
Selon le rapport, depuis 2011, Facebook a reçu plus de 130.000 rapports, dont plus de 6.900 ont donné lieu à des primes. Rien que pour l'année 2020, le géant américain a accordé plus de 1,98 million de dollars à des développeurs de plus de 50 pays pour 1000 rapports ayant entrainé la correction de failles.
La Tunisie, un viver de talents
Être aux côtés de pays comme l'Inde et les USA est un exploit en soit pour un pays de 11 millions d'habitants. Mais cet exploit montre surtout le vivier de talents dont dispose la Tunisie à travers ses développeurs, qui depuis des années se sont distingués à l'international mais aussi en Tunisie.
Toutefois, certains développeurs brillants (en big data, en data mining, en cybersécurité etc.), ont parfois tendance à quitter le pays car leur formation – reconnue – leur permet de trouver ailleurs de meilleures opportunités d’évolution, surtout lorsqu’ils sortent des rangs d’écoles huppées comme l’INSAT ou l’ENIT. Un phénomène toutefois en baisse, selon Zack Temtem, manager du programme de développement et de communication d’Open Startup Tunisia, qui indique que "les ingénieurs tunisiens désirent généralement rester dans leur pays lorsqu’ils y trouvent des perspectives d’évolution et d’épanouissement".
S’ils avaient auparavant tendance à partir en masse vers d’autres horizons, c’est "parce qu’ils ne trouvaient pas leur place au sein de structures tech valorisantes". Mais aujourd’hui, au vu du nombre grandissant de startups à haut potentiel de développement, de projets d’entrepreneuriat tech, et des nouvelles structures d’accompagnement, le départ des jeunes diplômés représente désormais une tendance à la baisse, surtout lorsqu’ils ont réalisé de bons PFE au sein de startups qui finissent par les recruter dans des postes engageants. "La Tunisie devient même un hub technologique en Afrique", assure-t-il encore, donnant pour preuve l’augmentation du nombre de projets étrangers pris en charge par des startuppeurs tunisiens.