L’avenir de l’agriculture est technophile. Tout se transforme pour gagner en efficacité et en productivité. En effet, les innovations technologiques ont frappé fort le secteur agricole, le rendant plus moderne et sophistiqué. Des innovations agricoles sont désormais développées afin de résoudre certaines problématiques liées à ce secteur.

Sur d’autres contrées, les technologies et les innovations modifiant en profondeur les pratiques agricoles se répandent dans les champs, les fermes et les vignes. Drones, robots, capteurs connectés… Les salons de l’agriculture comme AgTech Summit ne manquent pas d’impressionner chaque année des milliers de visiteurs avec les 500 mètres carrés consacrés à ces nouvelles technologies au service de l'agriculture.

En France, entre 2013 et 2015, le ministère de l’Agriculture a constaté une augmentation de 110% de l’utilisation d’applications professionnelles par les agriculteurs possédant un smartphone. 79% d’entre eux utilisent internet, selon le rapport agriculture-innovation 2025.

Les Robots et l’IA… une efficacité sans égal

De nos jours, la robotique est au service de l’agriculture. Une innovation développée par Naïo Technologies, le robot de désherbage pour les salades Dino, consiste à accomplir un désherbage enjambeur de légumes qui évite l'utilisation de produit chimique. Plus encore, l'entreprise ecoRobotix a développé un robot autonome capable d'appliquer le produit chimique uniquement sur les mauvaises herbes. Tout étant contrôlé par smartphone. Et ceci pour des fins d’optimisation de temps d’augmentation de la productivité, les agriculteurs peuvent déjà compter sur des robots autonomes.

Il est inconcevable de parler d’innovation dans l’agriculture et de modernité sans évoquer les drones. Ces oiseaux mécanisés peuvent cartographier les besoins de l’agriculteur. Grâce aux drones, ils peuvent recueillir les données sur leurs cultures. En France, l’on estime le coût moyen de 10 à 15 euros par hectare. Les données récoltées sont ensuite retravaillées sous forme de cartes avec une présentation par zone de couleurs. Ainsi, l'agriculteur sait précisément à quel endroit fertiliser.

En outre, d’autres startups aujourd’hui fabriquent des drones de surveillance des vignobles. Leurs appareils survolent les vignes en enregistrant des clichés à l'aide de leur caméra HD et des données multiples qui sont ensuite traitées grâce à des techniques d'intelligence artificielle et des algorithmes. Evaluation de l’état de santé de la vigne, des feuilles et des raisins… Tout est travaillé à l’aide de ces drones.

D’autres startups offrent la possibilité d’exploiter la culture grâce à des capteurs. Les agriculteurs peuvent récolter des données en temps réel et piloter en direct leur exploitation. Ces derniers mesurent le taux de précipitation, d'humidité, ou encore la température de l'air et du sol. L’agriculteur consulte toutes ces données de chez lui sur son smartphone.

Des applications à tour de bras

Dans un contexte d’un monde tourné vers les solutions digitales, les développeurs ne cessent d’innover. Deux applications se démarquent des autres servant à pousser vers l’avant l’agriculture. L’on note l’application Nuru développée par FAMEWS, la FAO et l’Unité de l’État de Pennsylvanie.

Nuru détecte les plantes abîmées par la chenille légionnaire d’automne. Cette application conjugue le machine learning et l’intelligence artificielle. Elle fonctionne avec un téléphone Android standard et peut aussi être utilisée hors connexion. Nuru sera bientôt connectée à l’application FAMEWS, dans laquelle toutes les données seront validées par des points focaux nationaux sur la chenille légionnaire d’automne, et stockées dans une plateforme mondiale diffusée sur le Web.

Même les pêcheurs ont eu le droit à leur butin. Une application nommée Abalobi, signifiant "petit pêcheur" en langue Xhosa, est une application mobile qui permet aux petits pêcheurs d’enregistrer les données concernant leurs captures, notamment les espèces, dates et lieux, méthode de pêche et le prix de vente.

Toutes ces informations sont stockées dans l’application et mises à la disposition d’autres artisans pêcheurs. Elle bénéficie à 30 mille artisans pêcheurs ventilés le long du littoral de l’Afrique du Sud et vivant uniquement entre la pêche commerciale et la pêche de subsistance. Grâce aux données sur la pêche qu’ils produisent eux-mêmes, ils contribuent à renforcer la résilience des communautés, en particulier face au changement climatique.

Pour le bien du bétail

Il est à croire que les caches laitières peuvent aussi être sujettes à la technologie agricole. Les célèbres étiquettes auriculaires peuvent être connectées à l’éleveur, grâce à son smartphone. Elles permettent de connaître le positionnement GPS, le suivi des troupeaux et la surveillance de la santé des animaux. Le produit permet également un suivi du taux d’alimentation pour déterminer la rumination ou le gain de poids.

Même le Pakistan s’y met. La startup Cowlar vend déjà son collier connecté et les services associés se rapprochant de la maintenance prédictive. Cowlar est simplement lié au cou de votre vache et suit en permanence sa température, son activité et son comportement, y compris la rumination. Si une des vaches connait un problème de santé quelconque, l’éleveur est immédiatement alerté. Une telle technologie a également été développée en Tunisie grâce à la startup MooMe.

Agritech In Tunisia, Episode 02: Smart app for farmers

Nabda.tn is proud to present to you the second episode of the docu-series on AgriTech and how technology is playing a major role in sustaining agriculture and improving the lives of many hard working farmers. In this episode, with the Tunisian Startup MooMe ; we learn about their tailored made app for farmers and smart collar for cows. We thank MooMe for sharing their experience. Please make sure to leave any feedback/comment to make sure the next episodes will be more informative & entertaining. Thank you. Production : Tounsi 2.0 Initiative: Ahmed Hamouda

Posted by Nabda.tn on Sunday, August 16, 2020

Advanced Animal Diagnostics (AAD), une autre startup, donne aux agriculteurs la possibilité de dépister facilement les maladies infectieuses chez les animaux, avec quelques gouttes de sang ou de matières fécales. Ainsi, elle leur permet de réaliser des économies, en empêchant d’autres animaux de tomber malades.

Quid de la Tunisie?

Nous pourrons certes constater les retards au niveau des différents secteurs d’activités mais l’innovation commence à nous rattraper et à grands pas. En 2019, le ministère des Technologies de la Communication et de l’Economie Numérique a participé au Salon international de l'Agriculture, du machinisme agricole et de la pêche.

Un concours national en ligne a été lancé en marge de ce salon pour choisir les trois meilleurs projets innovants au profit des agriculteurs. Après une évaluation de plus de 230 candidatures au challenge "Tunisia Agritech Village", dix finalistes ont été retenus pour participer au pitch final. Les prix ont oscillé entre 10 mille et 5 mille dinars conjugués à des formations pilotes en drone.  

Sonia Gharsalah, une des organisatrices de l’événement avait souligné l’importance de cette opportunité pour les startuppers en Agritech et que ces derniers s’étaient retrouvés face aux investisseurs. Et d’ajouter: "On a besoin de mettre en relief notre jeunesse et l’intelligence dont ils peuvent faire preuve. Il est question de mettre l’accent sur un des secteurs les plus importants en Tunisie".

Des startups comme Ezzayra, éditeurs de solutions innovantes au service de l’agriculture, a vu le jour depuis 2011. Grâce à ses multiples installations, Ezzayra solutions, se positionne aujourd’hui comme leader régional du secteur des services technologiques au profit des exploitants agricoles.

Son fondateur, Yasser Bououd, a indiqué que la création d’une application sophistiquée et destinée aux agriculteurs va leur permettre de gérer plusieurs tâches en temps réel. Pour lui, digitaliser les fermes est un but de première diligence.

Mais Ezzayra est loin d'être la seule agritech active en Tunisie. En effet, le domaine à le vent en poupe. Face à une agriculture encore traditionnelle, certains jeunes agriculteurs ont voulu donner un coup de pied dans la fourmilière pour mettre fin à l'abandon des fermes agricoles par les plus jeunes grâce aux nouvelles technologies.

On compte aujourd'hui, 14 agritechs labélisées Startup Act actives dans des domaines variés: qualité de l'eau, traçabilité des produits, monitoring en temps réel ou encore solutions vétérinaires.

Parmi ces startups, l'une d'entre elles a récemment fait beaucoup de bruit à l'international: NextProtein, qui a levé 10,2 millions d'euros, afin de commercialiser des produits alimentaires et des engrais à base de protéines d'insectes à destination des animaux.

"Nous produisons des protéines à base d'insectes pour les stocks d'aliments pour animaux dans le but d'accélérer l'agriculture durable et de lutter contre la pénurie de ressources avec une empreinte carbone quasi nulle" affirment les fondateurs de la startup, qui font de la lutte contre la rareté des terres et des ressources et de la nutrition durable leur combat.

L'agriculture tunisienne: Vers une révolution?

La multiplication de solutions tech au niveau agricole commence tout doucement à faire son nid en Tunisie. Cependant, il reste de sérieux problèmes structurels que la tech, seule, ne pourra pas résoudre.

"En Tunisie, il y a de nombreux petits exploitants agricoles, qui d'abord n'ont pas les moyens pour utiliser la tech et qui n'ont également pas le niveau d'éducation nécessaire pour l'utiliser" explique à Gomytech, Naïm, agriculteur du côté de Siliana.

Pour ce jeune trentenaire, il existe également un gap générationnel par rapport à cette question: "Les grandes exploitations sont en majorité dirigées par des personnes d'un certain âge pratiquant plutôt l'agriculture traditionnelle, et là où ces applications peuvent être intéressantes, c'est justement quand on a une grande exploitation".

Le jeune homme, locataire d'une "grande surface" sur laquelle il se consacre à l'arboriculture, et dans une moindre mesure à l'élevage, a trouvé en ces applications une grande aide: "J'ai fait mes études aux États-Unis pour devenir ingénieur agronome. J'ai eu la chance de rencontrer là-bas un camarade espagnol qui m'a convaincu de travailler avec lui en Espagne où ils ont, lui et sa famille, de grandes exploitations très diverses allant du raisin à la tomate en passant par les pêches et les pommes".

"Entre ce qu'on nous enseigne aux USA et l'expérience pratique en Espagne, j'ai vite compris l'importance de l'automatisation et de la technologie. C'est un gain de temps et d'énergie immense. Imaginez un instant que vous être dans votre salon et que grâce à votre téléphone, vous lancez le processus d'irrigation de vos fruits et légumes. Quand je racontais cela à mon père, lui aussi agriculteur, c'était de la science fiction, il ne me croyait pas" poursuit le jeune agriculteur qui explique avoir travaillé d'abord avec un étudiant de l'ENIT qui lui a développé un prototype d'application rien que pour lui avant d'essayer avec des startups tunisiennes.

"J'ai travaillé avec deux startups pour deux services différents et je ne suis pas déçu. Certes, il y a des choses à améliorer ou des données qu'ils peuvent rajouter mais cela permet déjà une grande anticipation. Quand je travaillais avec mon père plus jeune, on avait aucune visibilité, si ce n'est certaines techniques ancestrales basées sur la couleur ou l'odeur de la terre ou encore la direction du vent ou l'humidité de l'air. Là, avec l'expertise de la tech, j'ai en un instant l'accès à des informations qui pour moi ont plus de sens que ces techniques et me permettent de mieux anticiper mes récoltes" a-t-il conclu.

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