Avec l’avènement de plateformes telles qu’Instagram, ou encore Pinterest, l’art mainstream est apparu sur des milliers de smartphones, tablettes, et s’est démocratisé.
Au delà de panoplies de fond d’écrans téléchargeables, des entrepreneurs ont lancé de réelles plateformes pour propulser au devant de la scène des artistes aux techniques poussées, qui étaient inconnus du grand public.
Instagram: l’Art pour tous?
Aureta et Watts se rencontrent a Los Angeles il y a quelques années. Esthètes, collectionneurs d’art, ils touchent-à-tout, du design, à la mode, en passant par la peinture. Ils détiennent maintenant quatre comptes : @aureta, @love.watts, @watts.on, @green.couch pour partager des vues sur la Valley, des peintures de David Hockney, des chaises de Naota Fukasawa, des maisons telles que celles de Pierre Cardin.
Aussi éclectiques qu’harmonieux, leurs comptes sont devenus incontournables pour tout amateur d’art. Ils sont maintenant respectés dans les hautes sphères du business de l’art, un domaine pourtant difficilement pénétrable, et participent même à des expositions et ou magazine, telles que Frieze en tant que consultants.
Ce qui était pourtant parti d’un simple “moodboard en ligne”, devient un moyen de générer des revenus, à travers de la publicité, de la direction artistique, des collaborations avec des artistes qui transcendent les frontières habituelles.
En effet, un post sur leur compte Instagram vaut autant de vues qu’une oeuvre exposée, et attire par son côté pratique et la capacité à obtenir des informations sur l’artiste en deux clics. Opérant tout en étant conscient du layout, des couleurs, de la géométrie de leurs comptes, ils conseillent aussi les artistes sur comment marketer leur art, exposer leur Instagram comme une galerie d’art, en le gardant professionnel.
Avec de plus en plus de comptes à l’image de @aureta, il est devenu impossible d’ignorer que le digital a transformé notre vision de l’art et l’accessibilité au contenu photographique entre autres.
Digitalisation de l’art
Avec la digitalisation de l’art, de nombreuses transformations des structures classiques ont été observées. Tout d’abord, une multitude de galeries en ligne ont été lancées, et ont connu un boom ces derniers mois lors du confinement et de la distanciation sociale.
En plus de cela, ces galeries restent accessibles à tous et gratuite, ce qui a encouragé les musées à faire de même à l’instar du musée Frida Kahlo au Mexique.
Au delà de cela, le digital a provoqué l’alliance de l’entrepreneuriat et de l’art. Des startup tels que ArtSper sont focalisées sur les ventes en ligne d’art grâce a un réseau de galeries. Ce site disponible à travers toute l’Europe permet à ses utilisateurs de sélectionner le type d’oeuvre recherché selon le type (street art, moderne...), la matière, ou encore le prix.
Pareillement, la startup Bright propose des services similaires avec une plateforme d’hébergement, de diffusion et de monétisation d’œuvres numériques.
De grandes maisons de ventes aux enchères telle que Christies ont mis à disposition une partie de leurs oeuvres pour le marché en ligne, ce qui montre que les galeries les plus classiques ont vu dans le digital la promesse de vendre plus d’oeuvres, un marché plus étendu et attirant une gamme d’acheteurs différents.
Au delà du marché de l’art, les artistes ont recours au digital pour changer leur manière de s’exprimer. Beaucoup d’artistes utilisent donc les logiciels, algorithmes, la réalité virtuelle et les capteurs sensoriels pour proposer un autre type d’expérience à l’acheteur ou amateur d’art.
David Hockney, peintre paysagiste phare a même consacré une grande partie de sa dernière exposition à Amsterdam pour ses peintures faites à l’Ipad, qui sont pourtant tout aussi détaillées et picturales que ses oeuvres habituelles.
Implications
La digitalisation de l’art pose plusieurs implications pour le futur. Qu’en est-il de la valeur de l’art matériel s'il est devenu si accessible, ou abordable?
Assistons nous donc à une redéfinition du concept d’art, avec une vision plus globale, moins élitiste de ce qui fait la beauté d’une oeuvre?
Il semble bien que le paysage artistique est en train de changer, à travers sa promotion sur les réseaux sociaux et l’utilisation de médiums moins traditionnels.
Néanmoins ce changement s'opère à une cadence moins importante qu’il ne faudrait l’imaginer, et le business de l’art est encore régi par l’agenda des ArtBasel, MiamiBasel, ou les ventes aux enchères de Sotheby’s.
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