Alors que l’épidémie de Coronavirus continue de semer la panique en Tunisie et dans le reste du monde, une autre forme d’épidémie est en train de rendre fou plus d’une personne sur cette terre: l’infodémie!
Ça ne vous dit rien? C’est tout à fait normal, puisque le terme est apparu au grand public pour la première fois le 02 février dernier de la bouche du Directeur général de l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.) Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Qu’est ce que l’infodémie?
Le terme “infodémie” est utilisé pour décrire la propagation de fake news diffusés sur les réseaux sociaux en lien avec la propagation du Coronavirus Covid-19.
“Nous ne combattons pas seulement une épidémie ; nous luttons aussi contre une infodémie” Tedros Adhanom Ghebreyesus
En effet, l’épidémie s’est accompagnées d’une “infodémie” massive avec une surabondance d’informations, certaines exactes et d’autres non, qui rendent difficile pour les gens l’accès à des sources et des conseils fiables, ce qui peut venir ajouter une crise à la crise.
Cette surabondance d’informations se retrouvent notamment sur les réseaux sociaux où de nombreuses fake news ont circulé.
Pour y faire face, l’OMS a d’ailleurs mis en place toute une cellule chargée de démonter ces fausses informations: “l’Organisation travaille 24 heures sur 24 pour identifier les rumeurs les plus répandues susceptibles de nuire à la santé publique, telles que les fausses mesures de prévention ou les remèdes. Ces mythes sont ensuite réfutés par des informations factuelles” assure l’OMS.
“We’re not just fighting an epidemic; we’re fighting an infodemic.
— World Health Organization (WHO) (@WHO) February 15, 2020
Fake news spreads faster and more easily than this #coronavirus & is just as dangerous”-@DrTedros at #MSC2020 #COVID19
Quel impact peut avoir l’infodémie?
La propagation des Fake news peut représenter un grand danger. En effet, au delà de la panique suscitée, celles-ci peuvent entrainer un grand danger pour les utilisateurs des réseaux sociaux notamment dans un contexte où la communauté scientifique n’a pas encore toutes les informations par rapport au Coronavirus et ses mutations.
Au delà du caractère anxiogène des publications, c’est surtout leur impact économique et social qui suscite des interrogations: “L’on voit déjà des manques de certains produits alimentaires dans les grandes surfaces. Le risque des réseaux sociaux, c’est qu’ils peuvent grossir les traits des risques potentiels et entrainer des comportements, parfois primitifs et originels, de survie. Des scènes de bagarre dans les grandes surfaces comme on a vu en Australie ou hier soir et ce matin en Italie sont notamment la conséquence du trait grossissant des réseaux sociaux” assure un sociologue à GoMyCode qui explique également que l’infodémie peut entrainer des comportements déviants comme le non respect de la quarantaine ou des mesures mises en place.
Selon lui, une communication défaillante des gouvernements fait aussi le lit des réseaux sociaux: “En l’absence de communication officielle et réelle sur les chiffres, les causes, la stratégie opérationnelle…de la part des autorités, les internautes auront tendance à tout croire, surtout le pire. Il faut faire beaucoup de pédagogie et tout expliquer à un rythme soutenu. Par exemple quand on dit qu’il n’y a que 4 ou 5 cas seulement de Coronavirus en Tunisie alors qu’à 60 km d’ici tout un pays est en confinement, les gens auront tendance à croire que nos autorités mentent, surtout que la confiance vis-à-vis des gouvernants est très faible. Ils seront donc beaucoup plus réceptifs aux Fake News, qui d’une certaine façon leur donne ce qu’ils veulent entendre”.
Les Fake News les plus répandues
Parmi les Fake News les plus répandues sur les réseaux sociaux, l’on retrouve beaucoup ayant trait aux théories du complot. En effet, beaucoup d’internautes partagent l’idée d’un virus fabriqué en laboratoire et utilisé comme arme bactériologique.
D’autres messages, eux, reviennent sur les moyens de soigner la maladie en buvant notamment de l’eau de Javel, en prenant de la Cocaïne, ou encore de l’ail.
#Coronavirus. "Non, la cocaïne ne protège pas contre le Covid-19" : attention aux faux remèdeshttps://t.co/wCkw6rxmkI
— L'Est Républicain (@lestrepublicain) March 26, 2020
L’OMS appelle Facebook et Google à l’aide
Face à cette infodémie, l’Organisation mondiale de la Santé a appelé Google et Facebook à l’aide pour lutter contre ces fausses informations.
D’abord, une alerte Google SOS a été mise en place pour que les internautes soient automatiquement redirigés vers les pages de l’O.M.S lorsqu’ils font des recherches sur le Coronavirus. Idem sur Facebook, Twitter et d’autres réseaux sociaux, qui font remonter les informations publiées par l’OMS au détriment des autres, lors des recherches thématiques.
Cela sera-t-il suffisant? Pas sûr lorsque l’on sait que les Fake News ne sont pas supprimées par les réseaux sociaux, mais leur visibilité est réduite au maximum grâce à un algorithme entrainant une baisse de leur viralité.
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