Le Covid-19 Maghreb Bootcamp a tenu toutes ses promesses.

Entre le 25 et le 27 juin, des dizaines de startups maghrébines se sont affrontées pour remporter les 3 prix du prestigieux jury de la compétition. Mais le haut niveau affiché par ces startups a obligé ce dernier à consacrer 4 startups: Speetar de Libye, AioxLabs du Maroc, ICompass de Tunisie et Makelti d'Algérie.

Focus sur cette dernière avec les premières impressions de son co-fondateur, Djamel Madani (Vidéo ci-dessous).

Une solution pour repenser le gaspillage

Derrière Makelti se cache une idée à la fois économique et écologique en agissant directement sur la restauration au niveau des entreprises et des universités.

"Le service restauration des entreprises et des universités coûte cher et entraine aussi un grand gaspillage de nourriture quotidiennement" assure Djamel Madani.

De ce constat, la startup a mis en place une solution informatique de digitalisation du process sous forme d'une application appelée "Makelti".

Celle-ci permet aux employés des entreprises ou aux étudiants de réserver la veille, parmi le menu proposé par les restaurants d'entreprises ou d'universités, leurs repas: "Cela permettra au traiteur ou au chef cuisiner d'avoir le nombre exact de repas à préparer. Cela évitera donc le gaspillage et les dépenses inutiles" assure le cofondateur de la startup.

De l'optimisme malgré les difficultés

Malgré cette innovation, Makelti évolue dans un écosystème encore embryonnaire en Algérie. "L'écosystème est assez récent en Algérie. Ce n'est que depuis quelques temps que les gens commencent à s'intéresser à ce microcosme et à ses innovations" explique Djamel Madani.

Pour lui, même si les startups commencent à éclore dans son pays, le problème se situe au niveau de la culture et du manque de confiance à leurs égards de la part des grandes entreprises, "mais ça viendra avec le temps" dit-il, optimiste.

Mais pour les startups, le temps est une denrée rare, extrêmement importante dans leur objectif de scalabilité, notamment dans un contexte difficile où l'accès au financement est assez restreint: "C'est un grand obstacle. Malheureusement, nous n'avons pas de fonds de financement de Startups ou de Business Angels. Les investisseurs ne prennent pas le risque d'investir dans une startup en Algérie" dit-il.

Mais pour Djamel, ces obstacles sont autant de sources de challenges et de motivation pour l'ensemble du microcosme: "Nous devons toujours continuer à nous battre et à avancer et à trouver une solution, quitte à travailler en freelance ou faire du consulting pour financer le lancement de la startup, le temps de trouver des investisseurs".

Le Covid-19 Maghreb Bootcamp, une occasion en or pour se développer

Revenant sur la participation de "Makelti" au Covid-19 Maghreb Bootcamp, Djamel Madani estime que cela a été une expérience "intense" qui lui a permis de découvrir de "nouvelles opportunités".

"Nous avons pu développer notre startup dans le but de pouvoir exporter notre solution dans toute la région nord-africaine" grâce au concours et à l'expérience d'experts et de chefs d'entreprises, qui ont tout au long des 3 jours été là pour encadrer les startups participantes.

Pour lui, la participation à un tel Bootcamp est un opportunité à saisir: "Ce genre de Bootcamp permet d'apporter un grand plus à sa startup (...) ça ouvre de nouvelles portes et de nouvelles perspectives, peut-être même trouver de nouvelles opportunités pour améliorer sa solution voire même trouver de nouveaux clients".

Dans ce sens, le jeune homme lance un appel à toute startup de son pays, mais également à toutes celles de la région, à participer à ce type d'évènements: "Que vous soyez en early stage ou bien plus développés, n'hésitez pas à participer à ce genre de rendez-vous, car au pire vous aurez obtenu un bon accompagnement pour votre lancement, au mieux vous pourrez même trouver de potentiels investisseurs".

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